Artiste mystère et mystique, poète
maudit, en seulement six ans de création, cet écrivain se positionne dans la
mémoire collective ukrainienne comme le représentant éminent de la littérature
ukrainienne occidentale
Bohdan-Ihor Antonytch est né le 5 octobre 1909, en Lemkivchtchyna, dans le
village ukrainien de Nowycia
(en Autriche-Hongrie, actuellement en Pologne), dans la famille d’un prêtre de l’église
grecque-catholique ukrainienne, Vassyl Kit (nom changé avant la naissance
de ce fils unique). L’éducation primaire du garçon est effectuée à domicile, en
forme des cours privés. Ensuite, en 1920-1928, il fait ses études dans un
gymnasium Reine Sophie, à Sanok,
où l’on enseignait l’ukrainien. En 1928-1933, Bohdan-Ihor Antonytch est
étudiant de l’Université
Jean Casimir de Lviv où il se spécialise en lettres polonaises.
Son premier poème est publié en 1931, dans la revue patriotique « Les
Feux ». Plus tard, ses poèmes, ainsi que ses articles, ses œuvres de prose
et ses traductions, paraissent dans d’autres éditions périodiques. Il tient
même une chronique dans la revue « Dajd’boh ». A partir de 1931, ces œuvres
voient le jour en volumes à part. Le premier recueil publié qui porte le nom Les Salutations à la vie (Lviv, 1931)
lui apporte de la notoriété. Le suivant, Trois
bagues (Lviv, 1934), se révèle une réussite totale. Bohdan-Ihor Antonytch devient le poète « à
la mode ». Son recueil obtient un prix littéraire.
Connu principalement comme poète, en fait, il travaille dans presque tous
les genres littéraires : roman, nouvelle, récit satirique, livret de l’opéra,
entre autres. Personnalité pleinement douée, Bohdan-Ihor Antonytch peint, joue
du violon et compose des morceaux musicaux (l’un de ses rêves est de devenir
compositeur). Aussi la peinture et la musique influencent-elles considérablement
sa poésie.
Le poète meurt très jeune, à l’âge de 28 ans, suite à un concours de
circonstances : l’opération de l’appendicite aggravée par une pneumonie et
un épuisement physique provoquent le décès du jeune homme, le 6 juillet 1937. Bohdan-Ihor
Antonytch est enterré à Lviv. Après l’occupation de l’Ukraine occidentale par
les Soviétiques, en 1940, son nom est banni de la culture ukrainienne. Il
réapparaît dans les publications de la diaspora dans les années 1960. Presqu’oublié,
il revient au lecteur ukrainien plus tard. Sa poésie devient objet, entre
autres, d’une thèse soutenue par Yuriy
Androukhovytch, en 1996.
ŒUVRES
Poésie :
Les Salutations à la vie : recueil de poèmes (Lviv, 1931)
Une grande harmonie
(recueil publié en poèmes séparés dans la presse, en 1932-1933 ; puis, en 1967,
il est publié en forme d’un ouvrage entier)
Trois bagues : recueil
de poésie (Lviv, 1934)
Le Livre de Lion (Lviv,
1936)
L’Evangile vert
(édition posthume, Lviv, 1938)
Rotations (édition posthume,
Lviv, 1938)
Poésies hors recueils
Dovbouch (livret de l’opéra
en deux versions, inachevé)
Traductions ukrainiennes de poèmes de l’allemand (Rainer Maria
Rilke, Gustav Falke), du français (Achille Millien), du polonais (Władysław
Bełza), du tchèque (Jaroslav
Vrchlický), etc.
Prose :
Sur l’autre rive (roman
inachevé)
Un homme politique
(récit satirique)
Trois mandolines
(nouvelle)
Essais et articles :
L’Art national
Entre le fond et la forme
Situation du poète
Comment comprendre la
poésie
Cent roubles de la folie
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